La Côte-d’Ivoire a un capital humain énorme. Des jeunes filles qui entreprennent et qui ont envie de réussir ne manque pas dans le pays. Nous avons décidé de mettre en lumière celles qui ont une idée et ont osé démarrer. Aujourd’hui, nous allons à la rencontre de Christelle Pata qui a choisi d’apporter sa pierre au secteur de l’éducation. Elle nous en parle ici.
Femmes & Entrepreneures : Pourriez – vous vous présenter à nos lecteurs ?
Christelle Pata : Je suis Pata Awa Christelle Juliette, jeune dame dynamique qui espère gravir les échelons grâces à ses idées.
F&E : Quel est votre parcours professionnel ?
CP : Je suis diplômée d’un BTS en Gestion Commerciale. J’ai aussi étudié la publicité et le marketing. J’ai exercé dans pas mal d’entreprises en temps que secrétaire comptable, assistante de direction, commerciale avant d’être recrutée par une banque dans laquelle j’exerce actuellement.
F&E : Quelles motivations vous ont poussé à vous lancer dans l’entrepreneuriat ?
CP : Déjà étant à l’école, je me disais intérieurement que je travaillerais pour les autres pendant 10 ans tout au plus le temps pour moi d’économiser et trouver une activité qui me permettrait non seulement d’être libre financièrement, mais je voulais aussi marquer mon temps par une initiative louable. Puis un jour, je suis partie d’un constat pour aboutir à un projet qui j’espère sera adopté par tous.
F&E : Présentez – nous votre structure
CP : JAIM IVOIRE est une structure que j’ai créé l’an dernier qui exerce dans diverses domaines qui sont : JAIM événementiel (organisation de baptêmes, arbres de noël, anniversaires, location de sono, reportages photo et vidéo des events), JAIM PROPRE (l’entretien des bureaux, des bâtiments, des établissements scolaires…) JAIM ACADEMIA qui est un produit purement éducatif (résumés des cours, exercices, sujets d’examens, articles de sensibilisation, informations sur l’enseignement en Côte-d’Ivoire, formations et conférences dans les établissements, cours de vacances, coaching scolaire, recherche de stage d’immersion pour les diplomés du BTS) , JAIM LOISIR ( sorties éducatives, colonies de vacances).
F&E : Pourquoi avez-vous choisi l’éducation?
CP : J’ai choisi l’éducation parce que j’ai remarqué que peu de personnes physiques s’y intéressaient. Peut être parce que c’est un domaine très vaste et pas très vite rentable… Aussi, mon choix s’est porté sur l’éducation parce que j’ai constaté que non seulement les parents avaient démissionné, mais le niveau des élèves était désolant. Je me suis dit pourquoi ne pas créer un site web pour apporter ma modeste contribution au rehaussement du niveau des élèves, profiter pour les sensibiliser sur les fléaux qui minent le système scolaire, les emmener à utiliser l’outil informatique et à les habituer au numérique qui fera partie intégrante de leur vie dans le futur.
F&E : Comment vous organisez – vous pour allier vie de famille et vie professionnelle ?
CP : Ce n’est pas aisé du tout. Mais lorsqu’on est motivé, on fait tout pour s’organiser de sorte à ne pas laisser mourir ses projets et ne surtout pas négliger son mari et ses enfants. Je fais tout pour me consacrer à ma famille les week-end. En semaine au bureau lorsque je suis libre, je mets mon temps au profit de mon entreprise en cherchant à avancer. Une fois à la maison, je m’occupe de ma famille, une fois les enfants au lit, je travaille sur mes projets. Il m’arrive de dormir à une heure du matin. Il faut donc s’armer de courage et de détermination pour parvenir à ses fins.
F&E : Dans votre vie d’entrepreneure, quels sont les difficultés que vous rencontrez le plus souvent ? Comment vous en sortez-vous ?
CP : On peut avoir de beaux projets, mais lorsqu’on n’a pas les moyens de réaliser ces projets on a un pincement au cœur et c’est ce qui m’arrive. Le projet d’Academia est tellement lourd qu’il a besoin d’être financé. J’ai donc sollicité le FNJ et depuis un an il est en cours de traitement, j’ai déposé ça et là des dossiers qui sont restés sans suite. J’ai participé à des concours de financement de start-up mais je n’ai pas encore eu la chance d’être sélectionnée, alors j’ai décidé de créer le site avec mes maigres moyens et je me suis entourée d’une équipe dévouée et qui est prête à faire des sacrifices afin d’atteindre les objectifs qu’on s’est fixé. Là encore il faut chaque mois faire le minimum c’est-à-dire payer les connexions internet, pouvoir sortir chercher des marchés, payer le webmaster et le webdesigner … c’est très difficile quand tu dois payer tout ceci avec ton maigre salaire. Je ne m’en sors pas, mais je ne me décourage pas pour autant car je crois en ce projet, disons que c’est mon sacrifice d’aujourd’hui qui portera ses fruits demain. Je profite de cette occasion pour lancer un appel à tout ceux qui pourraient d’une manière ou d’une autre nous aider à aller de l’avant de ne pas hésiter à nous approcher. Les apports peuvent être de divers ordres : bouquins, cours, exercices, examens blancs sujets d’examens ou encore des dons financiers, nous seront vraiment soulagés et confiants pour continuer ce que nous avons si bien commencé.
F&E : Que pensez-vous de l’entreprenariat féminin en Afrique et surtout en Côte-d’Ivoire ?
CP : En Afrique comme en Côte d’Ivoire je pense qu’il y a peu de femmes qui s’intéressent à l’entreprenariat sans doute par manque d’information, de formation, aussi à cause de l’analphabétisme. Même s’il y a d’autres qui se démarquent du lot, un travail énorme reste à faire pour inciter plus de femmes à s’affirmer grâce à l’entreprenariat.
F&E : Quels sont vos conseils à l’endroit de toutes les femmes ou jeunes filles qui souhaitent se lancer dans l’entreprenariat ?
CP : Je leur dirais tout simplement qu’entreprendre n’est jamais facile. Mais ce n’est pas parce que c’est difficile qu’il faut abandonner. Il faut non seulement croire en son projet mais se battre pour le réaliser afin d’être libre financièrement et être une aide, un soutient indéfectible pour sa famille. Il ne faut pas hésiter à s’inspirer des expériences des autres et à écouter les conseils car de ces expériences, on peut toujours éviter des erreurs et gravir les échelons. Quelqu’un disait que ” la vie est tellement dure, que seuls les durs avancent’’, il ne faut surtout pas dormir sur ses lauriers.
Pour contacter Christelle :
E-mail : jaimacademiaci@gmail.com
Site web: www.academia.ci
Facebook: academia.ci
Twitter: academia_ci
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